Vendredi et Alysson Au dessus du pesquier l’oiseau de la plus haute branche chantait sa liberté au poisson rouge qui ne disposait que de l’espace contraint pour aller et venir. Arc en ciel, clarté et soupçon Ainsi va le monde de la terrasse de la soie au sang versé.
Où retrouver la terre nourricière dans les parcours tout tracés et semblables de goudron et béton? Lignes jaunes, feu vert Danses incessantes des insectes dans les massifs, les villes . Parti de nulle part Vendredi recherche son empreinte dans la jardin antique. Il caresse la myrte, presse entre ses mains la sauge, entrevoit le scintillement de l’eau.
Colonnes de faux marbre surgissant de la luxuriance verdoyante et épaisse des arbres Voix intérieures qui se sont tues.
Alysson, que vient faire cette anglaise dans ce décor méditerranéen ? Nom de famille : Maritime. Il s’agit donc d’une immigrée.
Vole vole graine de violette graine d’ortie et d’amarante d’achyléas de térébenthine Vole, vole, sans passeport.
Vendredi erre toujours sans son empreinte
La garrigue sèche alentours ne le conduit à aucune pinte.
Au dessus du pesquier l’oiseau de la plus haute branche s’est posé sur un olivier. Vendredi veut s’en saisir, grimpé sur le muret de pierres sèches, il s’élance et tombe dans l’eau. Repêché le voilà qui dessine lui-même son empreinte.
©Rose Blin-Mioch 2013 Écrit dans le cadre de la première FaItes des écrits , jardin Méditerranéen de Balaruc le matin du 22 Juin 2013 atelier de Dominique
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